Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un projet pour la France[1]

La crise que nous subissons est à la fois économique, démographique, écologique, et institutionnelle. La France doit affronter des puissances économiques et politiques comme les Etats-Unis, l'Inde, la Chine, la Russie et le Brésil, sans que nous soyons capables de réagir. Nous sommes en DANGER.

Appelons les citoyens et les politiques à se mobiliser pour sauver la France du désastre. Devant le chômage et l'emploi, il ne faut pas de clivages, religieux ou politiques de droite et de gauche. Il faut refuser le chômage de masse, une autre politique est possible.

Il faut pour cela une ambition collective.

1) Ne laisser personne de côté en se préoccupant en premier lieu des plus pauvres, de leur assurer un toit et une formation pour les amener à subvenir à leurs besoins, et des plus fragiles (personnes porteuses de handicaps, personnes âgées, malades, etc.) de la conception à la fin de vie, ce qui signifie ne pas avoir recours aux manipulations génétiques, à la PMA, la GPA,  l'avortement, l'euthanasie, au suicide assisté, etc., mais privilégier la vie et la mort naturelles, pour cela développer par exemple les soins palliatifs.

2) Relancer l'emploi de toute urgence

La France, en particulier, affiche l'un des taux de chômage les plus élevés de l'Union européenne[3]. Il faut sortir de cette spirale catastrophique pour notre peuple. Si nous sommes dans l’incapacité d’infléchir la courbe du chômage, nous allons tout droit à une révolution sociale.

Promouvons les réussites de la France, dans l’Union Européenne et à travers le monde, en particulier en Afrique, grâce à l’enseignement à distance (CNED) et en s’appuyant sur l’expérience de terrain d’associations comme le CCFD-Terre solidaire ou le Secours catholique. La France pourrait donner l’exemple avec la méthode de maraîchage bio permaculturel, dite méthode de la Ferme du Bec Hellouin (pilote en France et dans le monde), mise au point par Charles et Perrine Hervé-Gruyer, la culture de blés anciens et le " pain santé" du semencier-paysan-meunier-boulanger Roland Feuillas, les découvertes récentes dans le domaine de la santé, en lien avec la nourriture, du docteur Michel de Lorgeril et du professeur Henri Joyeux, les cantines 100 % bio et locales de Mouans-Sartoux, Barjac, la ferme urbaine du collège Pierre Mendès-France de Paris, etc.

a) en aidant nos enfants (en particulier les jeunes des quartiers difficiles et tous ceux issus de l’immigration), à retrouver confiance en leurs capacités, à donner un sens à leur vie et à s’insérer dans la société française et le monde du travail en leur offrant une éducation bienveillante, qui les conduise à la bienveillance à l'égard d'eux-mêmes, à l’écoute de l’autre, à la tolérance, reposant sur le passage de la cantine d’une école maternelle ou primaire, d’un collège, voire d’un lycée en bio et sur l’apprentissage du maraîchage bio permaculturel et de l’élevage de petits animaux (des poules par exemple),

b) en adoptant le régime méditerranéen à base de produits bio, locaux, de saison et frais récoltés, avec des menus proposant chaque jour un choix de plats différents, y compris végétariens, dans les cantines scolaires (en particulier dans les zones d'éducation prioritaires pour favoriser l’intégration à la société française des jeunes des quartiers difficiles et de tous ceux issus de l’immigration), les restaurants universitaires, les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons, les cantines publiques et l'Armée. Incluons une formation à la nutrition et à la cuisine méditerranéenne dans les programmes scolaires.

La France pourrait emboîter le pas au gouvernement danois qui a pris des initiatives pour rendre le Danemark plus « bio » (30 janvier 2015), en se fixant les objectifs les plus ambitieux de l'Occident (the West), voire « les plus ambitieux du monde », et lancer le mouvement dans l’Union européenne avec l’aide de ce pays. Un plan en 67 points a été mis en place au Danemark : « Økologiplan Danmark » (Plan Écologie Danemark)[4], qui se concentre fortement sur la transformation d'un secteur public plus biologique, en renforçant la coopération entre les municipalités, les régions et les ministères. Le gouvernement danois s’est engagé, entre autres choses, à mettre plus de produits biologiques sur le menu des cantines, des hôpitaux et des garderies (les institutions publiques de la nation servent environ 800 000 repas chaque jour).

L'objectif gouvernemental est de doubler la quantité de terres consacrées à l'agriculture biologique en 2020 par rapport à 2007, en accélérant la conversion à l'agriculture biologique. Le gouvernement renforce donc à la fois le développement et la conversion, et travaille avec des formes de propriétés et des modèles opérationnels alternatifs (alternative ownership and operation model). Bien que le ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche soient responsables du plan, d'autres ministères se sont engagés à faire leur part du travail.

Le ministère de la Défense, par exemple, s'est engagé à accroître la quantité d'aliments biologiques et sains servis dans ses bases (environ 1 100 tonnes de nourriture sont servies dans les cantines de la Défense chaque année).

Le ministère de l'Education s'est également engagé à « renforcer la conscience écologique des jeunes ». Il veut améliorer la sensibilisation des enfants et des jeunes à l'écologie, en enseignant l'agriculture et la production biologique dans les sciences naturelles comme dans la nouvelle matière intitulée connaissance de la nourriture (in the new subject of food knowledge).

Le gouvernement a engagé pour ce plan un total de 400 millions de couronnes (60,8 millions de dollars)[5] pour 5 627 235 habitants (2014).

- Protéger nos Agriculteurs

En France en particulier, le monde rural est en très grande difficulté. En 25 ans, 2 exploitations agricoles sur 3 ont disparu. Il en reste aujourd'hui à peine 500 000, sur lesquelles travaillent un million de personnes[6]. L'agriculture est un atout unique pour la France. Il faut protéger et réformer l'agriculture française. L’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards de personnes, voire davantage[7].

- Protéger nos pêcheurs

Il faut soumettre les produits importés aux mêmes contraintes sociales et sanitaires que la production française. Il faut instaurer UN LABEL ECOLOGIQUE français afin de donner aux consommateurs une information complète sur l'origine géographique et les conditions d'obtention des produits proposés à la vente.

- Créer et promouvoir les produits des terroirs français

Avec la concurrence des pays émergents, le déficit du commerce extérieur atteint un record. L'agriculture biologique, locale, de saison, le frais récolté sont des atouts à jouer autour d'un savoir-faire et d'une attente de haute qualité du consommateur.

- Mettre en place un étiquetage clair avec traçabilité de tous les produits vendus en France

Les citoyens français estiment important que les entreprises indiquent si leurs produits ont été fabriqués ou non en France. Les consommateurs sont responsables et demandent UN ETIQUETAGE DE PROVENANCE CLAIRE normalisé, avec traçabilité, composition exacte et mode de préparation sur tous les produits, notamment alimentaires et de grande consommation vendus en France.

- Revenir à des modes de conservation des aliments et des contenants qui ont assuré la bonne santé et la longévité de nos grands-parents ou arrière-grands-parents.

3) Promouvoir une politique familiale ambitieuse en France[8]

Alors que le taux de natalité qui baisse en France, malgré la place en tête de notre pays dans l’Union européenne, devient un sujet crucial, nous pourrions revenir à la politique familiale mise en place par le passé, qui visait trois objectifs : la compensation du coût des enfants, la lutte contre la pauvreté, la stabilité financière de la branche famille de la Sécurité sociale, et qui est une autre réussite dont la France pourrait à nouveau faire une priorité.

Les parents ont besoin de sécurité et qu’on leur donne confiance en l’avenir. En France, la politique familiale repose sur le principe de la solidarité : chacun cotise selon ses revenus et reçoit selon ses besoins. En 2009, les dépenses de la France relevant des politiques familiales hors école maternelle (prestations familiales, remboursement des frais de maternité, part familiale du revenu minimum, allocations logement, quotient familial,…) étaient estimées à 100 milliards d’euros, plaçant la France loin devant le Danemark, la Finlande ou même l’Allemagne.

La France pourrait prendre des mesures qui favorisent la conciliation de la vie familiale et professionnelle des femmes et faire jouer aux services d’accueil de la petite enfance, dispositifs que la France et les pays scandinaves contrairement à l’Europe du Sud et l’Allemagne, ont développé de longue date et qui ont un réel impact sur la natalité, un rôle majeur pour leur permettre de concrétiser le désir d’enfant des parents. En France, la scolarisation des enfants de 3 à 6 ans permet aux femmes de continuer à travailler. Le congé parental, les modes de garde et l’école dite maternelle, gratuite pour tous, le travail à temps partiel des mères ont permis de concilier vie familiale-vie professionnelle, alors que la scolarisation obligatoire est toujours fixée à 6 ans. La plupart des services – crèches, cantines scolaires, centres de loisirs – sont financés par les parents en fonction d’un barème qui tient compte de leurs revenus. Il existe également une aide aux vacances. Le principe antérieur des allocations familiales était celui de l’universalité : donner à toutes les familles la même chose, quel que soit leur revenu.

Le rôle des rythmes scolaires, l’importance du dimanche chômé, temps par excellence de la famille, et la nécessité d’un cadre pour l’épanouissement de l’enfant conditionnent également la réussite de la politique familiale.

4) Investir massivement dans la recherche et développement et lutter contre l’obsolescence ou le vieillissement programmés

Il faut de la capacité à créer. Pour y parvenir le principal levier est l’innovation. Cela impose d’importants investissements dans la recherche.

Outre les énergies renouvelables, la France pourrait investir ainsi massivement dans le numérique pour contrebalancer le pouvoir des « géants du Web[9] » que sont les grands acteurs d'Internet, c’est-à-dire des entreprises qui se distinguent par leur présence en tête du classement mondial du chiffre d'affaires dans le secteur informatique et qui ont su se construire les plus grosses bases utilisateurs du monde, des sociétés comme : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Yahoo, Twitter, LinkedIn et d'autres (les actuels géants sont ainsi américains et surnommés GAFA ou désormais GAFAM, acronyme constitué des géants les plus connus (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ; ou encore chinois et surnommés BATX pour Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi ; ou bien les Natu pour Netflix, Airbnb, Tesla, Uber), en n’utilisant que les aspects positifs de telles structures et leurs usages possibles dans l’éducation ce qui aiderait à leur promotion et celle de la culture de la France à travers le monde et à l'indépendance de notre pays.

La France pourrait légiférer pour limiter le recours à l'obsolescence programmée, c’est-à-dire « l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement. », ou au vieillissement programmé. Il peut s'agir d'un matériel délibérément conçu pour ne pas pouvoir « évoluer » ou de produits dont la conception comprend des « fragilités » délibérées. Dans les deux cas, le « metteur sur le marché » vise à entretenir un marché de renouvellement, par exemple par obsolescence technologique, d'estime ou esthétique[10].

Il faut favoriser les investissements des PME françaises pour embaucher et EXPORTER.

5) Favoriser les entreprises françaises pour les marchés publics

Il nous est interdit de favoriser nos champions nationaux au nom du principe de libre concurrence sur le marché intérieur européen, mais les chinois, les Etats–Unis, le Brésil … eux, réservent une grande partie de leurs marchés publics à leurs propres entreprises. Il est donc essentiel de faire le meilleur usage possible des marchés publics pour relancer l’économie et créer des Emplois en France.

6) Mettre en place des règles de réciprocités commerciales avec les pays émergents

Avec la concurrence asiatique et celle des pays de l'Europe de l'Est, l'industrie de l'Union Européenne est en train de s'écrouler et suivront ensuite les services. Aujourd'hui, la plus grande part des biens de consommation vendus dans la grande distribution sont produits en Chine, au Maghreb ou en Europe de l'Est. Le déficit du commerce extérieur de l'Union Européenne atteint un record. Il faut faire évoluer les règles du jeu avec l’Asie, l’Europe de l’Est, … en matière commerciale, sur la protection de nos brevets, sur le monétaire, sur la contrefaçon…

Il faut une coopération avec des avantages mutuels, un développement commun et un Gagnant/gagnant.

Aujourd’hui l’UE est la première destination des exportations chinoises.

7) Créer une autorité chargée d'examiner les investissements étrangers

En quelques mois la Chine, les pays du Golfe ont multiplié les rachats de dettes souveraines et les investissements dans les infrastructures stratégiques (ports, autoroutes, terminaux pétroliers, …) en Europe. Les Chinois jugent que ce sont les Européens qui sont en pointe dans les technologies à haute valeur ajoutée et non les Etats-Unis (efficacité énergétique et environnementale, technologie de l’information, industries à haute valeur ajoutée (ferroviaire, …), de nouveaux véhicules et matériaux...).

Mettons en place en France une Autorité chargée d'examiner les investissements étrangers afin de protéger notre économie.

8) Créer et promouvoir le Label "Fabriqué en France/Made in France"

Le "Fabriqué en France/Made in France" a des atouts à jouer autour d'un savoir-faire et d'une attente de haute qualité du consommateur, qu'il soit à l'étranger ou non. La création du label "Fabriqué en France/Made in France" répond à deux préoccupations : permettre au consommateur qui souhaite connaître l'origine d'un produit d'avoir une information claire et transparente, et éventuellement d'arbitrer sur ce critère, permettre aux entreprises qui souhaitent valoriser le maintien, le développement ou le retour d'activités productives en France de le faire de manière efficace, sur le marché intérieur comme sur les marchés d'exports. Il faut construire une labellisation transparente du "Fabriqué en France/Made in France" et développer une politique de promotion ambitieuse des produits certifiés, sur le marché intérieur français, le marché des états de l’Union Européenne, comme à l'export.

 

[1] Inspiré de la pétition NON AU CHOMAGE DE MASSE EN EUROPE, UNE AUTRE POLITIQUE EST POSSIBLE, remise à Monsieur Joseph DAUL, Président du groupe du parti populaire européen, Monsieur Martin Schulz, Président du Parlement européen, Monsieur Hannes SWOBOBA, Président du groupe de l’alliance progressiste des socialistes et démocrates et 6 décideurs de plus, par Monsieur J. Villars, Président Europe Emploi.

[8] Inspiré du dossier Elle est où, la famille ? paru dans le magazine La Vie n°3777 qui portait en couverture la phrase : « Elle est où, la politique familiale ? ».

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :