Les différents types de chômage
Le chômage, selon les circonstances, peut prendre des formes très diverses. On parle donc par exemple du :
- chômage conjoncturel : résultat d’un ralentissement temporaire de la croissance ;
- chômage structurel : résultat des modifications importantes dans les structures économiques, sociales, institutionnelle, etc. d’un pays, d’une région… (c’est le cas en France) ;
- chômage saisonnier : résultat de l’interruption d’une activité salariée liées aux saisons de l’année (par exemple dans l’agriculture) ;
- chômage technique : résultat d’une interruption de production pour des raisons techniques (panne, etc.) ;
- chômage technologique : résultat des innovations qui permettent de remplacer les hommes par des machines.[1]
Les inégalités dues au chômage
- Travaillons-nous ? Pourquoi ? Pour qui ? Dans quelles conditions ? À quel rythme et à quel salaire ?
- Combien de personnes composent notre unité de vie ? D’où et de qui proviennent l’ensemble des revenus de notre ménage ?
- À quelle distance du seuil de pauvreté se situe notre vie ?
- Sur le plan du travail et de la richesse, avec qui vivons-nous des situations d’égalité dans notre milieu ? Par rapport à qui vivons-nous des situations d’inégalité ?
- Certains et certaines d’entre nous ont un travail stable, correctement rémunéré. D’autres vivent plutôt le manque, n’ayant pas de travail ou exerçant un travail précaire, peu rémunéré. D’autres encore sont en mesure de créer, maintenir, décider ou gérer les conditions et l’environnement de leur travail. Ces différences entre nous sont en train de s’accentuer.
Cette dérive qui nous éloigne les uns des autres est liée entre autres à la mondialisation des échanges économiques et à l’usage répandu des technologies informatiques. Il nous importe de ne jamais admettre que la richesse des uns se construise sur l’exclusion des autres.
Jusqu’où les différences de salaire se justifient-elles ? Est-il acceptable qu’une personne puisse gagner en un jour ce qu’une autre gagne en un mois ? Nous avons, dans notre héritage chrétien, ce principe des premiers qui se mettent au service des derniers. Oserons-nous admettre que, dans bien des cas, la culture ambiante trouve naturel que les premiers se servent des derniers pour hausser leur niveau de vie ? Il importe que la scolarité et l’expérience soient des raisons de partager le savoir et de mettre des talents au service de la communauté plutôt qu’une façon de préserver pour une élite l’accès à des emplois payants.
Rappelons que notre société, c’est l’emploi salarié qui s’est imposé comme norme afin d’assurer la subsistance. Des personnes tirent ainsi le revenu nécessaire à la vie d’un ménage dans le cadre d’un emploi, où elles exercent un travail, pendant un certain temps, à un certain salaire. On s’est contenté d’aménager parallèlement des formes de sécurité du revenu plus ou moins généreuses, comme l’assurance-chômage et l’aide sociale, pour permettre aux ménages de subsister dans les cas marginaux où l’accès à l’emploi était perdu, temporairement ou durablement.[2] Ces dernières constituent un acquis social qui respecte les personnes. Il serait abusif de voir des « assistés » en ceux qui bénéficient légitimement de ces droits.[3]
Actuellement, les entreprises sont confrontées à une concurrence internationale débridée, où la course à des niveaux élevés de productivité passe par les réductions d’effectifs. Leurs ressources financières sont également mobilisées vers l’investissement dans la productivité, condition essentielle pour demeurer dans la course. Résultat : il n’y a pas nécessairement de lien entre la croissance économique et le développement de l’emploi. Les firmes, qui simultanément, annoncent de bonnes performances financières et des licenciements de personnel en sont une illustration.
Le travail sans les travailleurs et l’économie sans les personnes deviennent une norme. Le danger de cette formule est de ne pas envisager la réalisation du potentiel humain dans l’économie. Cette façon de penser, parfois rentable à court terme, ne peut conduire, à la longue, qu’à un dépérissement des collectivités et à une détérioration du climat social, bien plus coûteux à long terme.
Les moyens traditionnels, où on fait varier les taux d’intérêt ou le niveau des dépenses gouvernementales, ne suffisent plus à rétablir une situation se rapprochant du plein emploi qui demeure l’objectif premier. Il faut viser à ce que le revenu global disponible et l’enrichissement collectif soient distribués plus justement sur un plus grand nombre de personnes.
Le chômage prolongé génère une crise sociale permanente. Des familles jusque-là considérées à l’aise et vivant confortablement se sont trouvées, du jour au lendemain, acculées à la pauvreté. Le marasme économique fait des ravages : élévation des taux de suicide, de meurtres, de violences faites aux enfants et aux femmes, de familles disloquées, ainsi que de mortalité infantile. De plus, une croissance économique qui ne crée pas d’emploi laisse se profiler un avenir bien sombre pour des milliers de jeunes.[4]
[1] Commission sociale de l’épiscopat français, Face au chômage changer le travail : au nom de la dignité humaine.
[2] Comité des affaires sociales de l’Assemblée des évêques du Québec, Chômage et pauvreté : partager le travail entre tous.
[3] Commission sociale de l’épiscopat français, Face au chômage changer le travail : au nom de la dignité humaine.
[4] Comité des affaires sociales de l’Assemblée des évêques du Québec, Chômage et pauvreté : partager le travail entre tous.